Un Jour Une Œuvre

« L’Espagnole à L’Éventail »

L’œuvre intitulée L’Espagnole à l’éventail, de l’artiste Natalia Gontcharova, est exposée pendant toute une journée en présence d’une conférencière du Centre Pompidou. En parallèle, des ateliers tout public permettent d’appréhender l’œuvre de façon active et ludique. Une conservatrice du Musée national d’art moderne donne une conférence gratuite à 16h. Cet événement est organisé dans le cadre des actions de préfiguration du « Centre Pompidou francilien – Fabrique de l’art » futur pôle de conservation et de création à Massy.

L’Espagnole à l’éventail

Dès ses débuts de peintre, Natalia Gontcharova s’inspire des scènes de sa campagne russe natale. Que ce soit pour ses paysannes au travail ou ses natures mortes, elle magnifie toujours les vêtements, les postures ou les objets d’artisanat. Les motifs traditionnels inspirent aussi ses décors et costumes réalisés pour le théâtre. En 1917, elle part travailler en Europe pour les Ballets russes. Aucun des pays visités lors de cette tournée ne trouble autant Gontcharova que l’Espagne. Prenant part également à la chorégraphie, elle travaille ardemment sur Espagna, Rhapsodie espagnole (musique de Maurice Ravel). Alors qu’elle s’établit en France en 1917, l’artiste décline inlassablement le thème de la femme espagnole. Sur une grande variété de panneaux verticaux, les portraits sont pourvus d’attributs : peignes, éventails, châles, étoffes fleuries et mantilles de dentelles. Ces femmes ont été comparées à des « cathédrales », rappelant les statues aux plis empesés ou certains reliefs en dentelle de pierre. Enchâssée dans une composition qui obéit à une grille cubiste, L’Espagnole à l’éventail, austère et impassible,apparait ou disparait au gré du déploiement de ses accessoires. Rappelant des motifs au pochoir, des fleurs animent ses vêtements, sa coiffe autant que son environnement. Dans ce décor fleuri et texturé qui s’apparente à un paravent, seuls l’éventail et la main de l’Espagnole s’animent d’un léger mouvement rotatif. L’emploi exclusif des blancs, des gris et des ocres manifeste l’influence de la peinture espagnole sur cette artiste russe dans l’âme.

Natalia Gontcharova
1881, Negaevo (Empire Russe) – 1962, Paris (France)

L’Espagnole à l’éventail, [vers 1920]

Huile sur toile
92 x 73 cm

Achat de l’Etat, 1951
Attribution, 1951

Collection Centre Pompidou, Paris
Musée national d’art moderne –
Centre de création industrielle

numéro d’inventaire : AM 3111 P

Copyright de l’œuvre : © Adagp, Paris, 2023